Il s'agirait d'un rotor (aube mobile) d'une turbine Rateau BP 2 (Basse Pression)

L’usine et ses métiers

La commune de La Montagne, par sa proximité avec la Loire,  la transformation progressive de la vallée et des petits villages qui la composaient à l’origine (voir première carte d’état-major établie en 1789), s’est préoccupée tout d’abord de se protéger contre les envahisseurs, de se nourrir (pêche) et de commercer, par son port et sa douane situés à Roche-Ballue.

Carte d'État-Major

Bordée au nord par la Loire, la population trouva, à partir de la création de la fonderie de canons à Indret en 1777, un lieu important d’exercice pour la diversité de métiers requis par les activités d’armement, puis de construction navale, puis vers la fin du XIXème siècle de la propulsion des divers bâtiments militaires.

La population montagnarde fut également impliquée de manière significative en même temps que l’essor industriel de la région nantaise, après l’arsenal d’Indret, par des entreprises proches telles que l’aviation à Château-Bougon à l’Est et le laminage à chaud à Basse-Indre.

Cette situation contribua fortement au développement de la culture ouvrière qui caractérisait l’ensemble des villages ou « lieux-dits » de La Montagne, dès la fin du XIXème siècle (dès avant puis après sa création officielle). Mais dans le même temps une majorité des ouvriers travaillant dans les trois principales entreprises (Indret, Sud-Aviation, Carnaud) cultivaient dans les petites parcelles de terrain situées au sud de la commune, les légumes – voire la vigne – complétant la nourriture dans le nombreux foyers (et cela jusque dans la période de 1970.

Les populations travaillantes de La Montagne, fortes de leur histoire ont, pour l’essentiel, été attirées et accaparées par les besoins du développement industriel de la Basse-Loire, et principalement par l’appel et les compétences humaines nécessaires aux grands centres qui constituaient l’arsenal d’Indret, les Forges de Carnaud, les constructions avioniques de Château- Bougon et les industries navales/para-navales de la région nantaise.

Néanmoins et parallèlement les activités agricole, artisanales, commerciales et de services (bien souvent sous-traitants des centres industriels) se sont développées au fil des temps.

C’est dans un tel contexte que la population montagnarde (très dense au regard de la superficie qui lui avait été assignée) a donné, et conserve encore aujourd’hui, l’image d’une cité ouvrière et dynamique.

*Pour répondre aux grandes familles des besoins professionnels découlant du panorama évoqué, les travailleurs montagnards sont apparus assez vite soucieux et attentifs aux sujets de la formation (et de la formation professionnelle en particulier). C’est ainsi qu’au cours du XXème siècle les centres industriels, pour répondre à leurs besoins, proposaient, organisaient et structuraient en leur sein, des centres d’apprentissage aux métiers de la métallurgie. En fonction de cette orientation, les écoles primaires de la Basse-Loire attachèrent beaucoup d’attention à la préparation des écoliers en fin de Primaire, pour la réussite de ceux-ci aux concours de ces centres d’apprentissage. On observait une certaine émulation entre les directeurs d’écoles pour obtenir les meilleurs résultats d’admission dans les différents centres.

Les activités de ces divers centres industriels de la Basse-Loire requéraient une diversité de compétences et de métiers pour la réalisation de leurs diverses productions successives. Au risque d’en oublier sûrement quelques-uns, nous pouvons en rappeler une belle énumération qui concerne avec le temps des personnels masculins et féminins :

  • Des métiers de la création – des études : 
    • des dessinateurs
    • des techniciens
    • des ingénieurs
    • des métallurgistes et laborantins
  • Des métiers de fabrication :
    • de mouleurs
    • de fondeurs
    • de forgerons
    • des aciéristes
    • de chaudronniers travaillant sur de multiples matériaux
    • d’ajusteurs
    • de tourneurs, d’aléseurs et d’usineurs
    • de monteurs en atelier ou à bord de bateau dans les ports
    • de metteurs au point en centres d’essais
    • des pilotes d’engins ou appareils propulsifs
    • des opérateurs sur matériaux composites ou sur des matériaux nobles (titane, aluminium, cupro aluminium)
  • Des métiers plus administratifs :
    • du secrétariat
    • de la comptabilité
    • de la gestion de personnels
    • de la planification et de la logistique
    • des métiers de manutentions lourdes
    • dans les halls de grandes dimensions
    • de manutentions et de transports lourds et exceptionnels
  • Des métiers maritimes avec des travaux à la mer ou en centrales d’essais,
  • Des métiers aéronautiques et hydrodynamiques
  • Des métiers et applications qui font la part belle à tous les développements et tâches découlant du numérique et de l’informatique.

Mais si les divers métiers développés et exercés au cours de l’histoire dans ces grands centres (métiers qui ont aussi entraîné des extensions et besoins parallèles chez nombre d’artisans et d’entreprises sous-traitantes qui se sont installés progressivement dans les alentours géographiques), la commune de La Montagne et sa population (avant et surtout après sa création en 1877) se sont avérées particulièrement actives de leur côté.

En effet en sus des personnels qui étaient employés dans les divers centres, il fallait aussi cultiver la terre, produire et distribuer le lait et les légumes, commercer, nourrir, construire, extraire la pierre, aménager la cité, transporter les personnes et les marchandises, assurer les services et soins de la population, instruire et distraire. 

Michel Anziani, René Guillard, Nicole Guillard et Jean Albert, le 10 août 2022.

Sources :

Histoire de la commune de La Montagne (Pierre Fréor Père),

Pôle Historique d’Indret,

Archives départementales de Loire-Atlantique,

Archives de Jean-Yves Grollier,

Archives personnelles.